lundi 15 mars 2010

du sang à la tête

Explorer l’espace public ou semi-public autour des halles, donc, ….
L'espace public me parait naturellement hostile.
Je connais mieux le plateau, qui est un lieu de consensus, où la prise de pouvoir du performer se déroule d'un commun accord avec le spectateur.
Les zones urbaines constituent à mon sens une sorte de hors champs de l’art ; les pratiques performatives, une fois sorties de leur contexte institutionalisé, y seraient vouées presque uniquement à la dissension, puis au désintérêt.
En tentant de réactiver une relation entre ma pratique artistique et l’environnement public, je ne peux que m’exposer à ce constat tragique : l’art n’a plus aucun impact sur les consciences collectives, ne parvient plus à façonner un monde déjà trop marqué par la violence du quotidien.
Je ne peux agir qu’à l’intérieur de cet état de fait.
Don DeLillo a écrit quelque part que ce que les terroristes ont gagné, les artistes l'ont perdu.
Voilà ma piste.
Pour recoloniser l’espace public , je dois m’approprier le modus oprendi d’une guérilla urbaine : avec un minimum de moyen technique, obtenir un maximum de retombée médiatique. Revisiter l’iconographie du terrorisme.
Remettre en cause la posture héroïque de l’artiste.
Le faire tomber. Littéralement. Comme tombe le corps d’un bâtiment qui s’effondre. Un seul corps entraînant l’effroi et la fascination collective.